L'intervalle est une maison intergénérationnelle. Une résidence à taille humaine, qui accueille 3 seniors et 3 étudiants. Ce projet réalisé lors de mes études s'intéresse à l'habitat transitionnel. L'idée : créer un lieu de rencontre entre jeunes et personnes âgées, pour les accompagner dans un moment bien particulier de leur vie.
Le concept
L'intervalle prend la forme d'un co-living. Ce genre d'habitat se développe de plus en plus car il répond à de nouveaux besoins : trouver un lieu de vie temporaire, peu cher, sans être isolé, comme à la maison, confortable, et qui véhicule de fortes valeurs humaines et écologiques. Si je m’intéresse plus particulièrement à l’intergénérationnel, et notamment aux seniors et aux étudiants, c’est que je pense qu’il y a une véritable réponse architecturale à leur apporter : un espace de transition pour tous les deux. Une maison à taille humaine, qui rassure et créé un cercle convivial, pour les accompagner vers de l’épanouissement et du bien-être.
Pour les étudiants, un espace sécurisant qui propose une transition entre le domicile familial et l’indépendance, qui rompt la solitude, qui offre une vraie qualité de vie et un accès au logement décent et économique. Pour les seniors, une maison à la fois calme et animée, qui propose une transition entre un logement qui ne convient plus à un mode de vie et un établissement de soins, qui rompt l’isolement et favorise l’autonomie.
La démarche architecturale
«Transition» est l’un des mots clés qui caractérisait ce projet depuis le début. C’est pourquoi j’ai souhaité le mettre en œuvre directement au sein de l’espace. Dans l’architecture intérieure et dans les volumes, la transition se caractérise par le subtil passage d’une pièce à une autre, des jeux de perspectives et de niveaux... Ainsi je souhaitais marquer et accompagner les passage d’une pièce à l’autre, travailler sur la circulation et la notion de promenade architecturale.
L’entrée de la maison a été mise en retrait par rapport à la façade, permettant de marquer cet espace d’accueil et de l’intimiser. Depuis le parvis, un axe de circulation se dessine jusqu’au salon. Comme dans les maisons japonaises, cet espace est un lien, une transition entre l’intérieur et l’extérieur. Il dessert toutes les pièces du RDC. Cet axe a été travaillé dans un matériau bois sol, murs et plafond car il se veut enveloppant et rassurant.
L’entrée dissimule deux portes cachées qui vont en direction de la buanderie et du R+1. Si l’on emprunte l’escalier direction le R+1, nous traversons le patio et avons vue sur la cuisine de l’autre côté du mur grâce à une ouverture. Enfin nous arrivons sur une passerelle qui nous emmène à flotter juste au dessus de la cuisine. Cette déambulation créé de l’interaction et un jeu de circulation au sein même de la maison.
En haut, la passerelle continue direction les chambres. Ces dernières sont desservies par un couloir, qui se veut comme une ruelle qui distribue les portes des immeubles. Une perspective se créé avec une ouverture située au fond du couloir. Un ascenseur vient assurer la circulation verticale pour les personnes à mobilité réduite. La salle de jeux / salon télé se sépare de l’espace toute hauteur du patio avec une cloison qui dispose d’une ouverture communicante et d’une verrière au sol.
Si l’on revient au RDC, la cuisine s’articule autour de jeux de niveaux avec son estrade et la passerelle qui la franchit. La cuisine communique subtilement avec le patio grâce à une porte dissimulée et l’escalier qui permet de circuler autour.
Au niveau de l’espace bureau-salon, une circulation se créé autour du mur qui a été agencé. L’on peut passer par une petite bibliothèque qui fait tampon entre l’espace de circulation et le bureau. Depuis le salon, on accède au bureau en étant accompagné par un linéaire de rangements, et une table sur mesure qui relie le bureau. Les deux grandes ouvertures du salon s’extrudent vers l’extérieur pour faire le lien entre l‘intérieur de la maison et le jardin.
